La réforme du code de la nationalité s'inscrit en droite ligne de la
volonté du Gouvernement de supprimer autant que possible "les
discriminations injustifiées'' fondées sur le sexe ou sur l'âge que
subissent certaines catégories de Sénégalais, a déclaré vendredi à
Dakar, la ministre de la Justice, Aminata Touré.
"La Loi 61-10 du 7 mars 1961 déterminant la nationalité sénégalaise
instaurait une discrimination que rien ne justifiait sérieusement.
Elle confinait la femme sénégalaise au rang de citoyenne de seconde
zone (…), une telle situation était intenable'', a-t-elle dit.
Elle présidait l'ouverture d'un atelier de partage avec les membres
de la société civile et les partenaires financiers, sur la réforme du
code de la nationalité.
Adoptée par l'Assemblée nationale
le 28 juin dernier, cette réforme permet désormais à la femme
sénégalaise de transmettre la nationalité à son mari et à son enfant
au même titre que le père.
La rencontre marque, selon Mme
Aminata Touré, le début d'une "vaste campagne de sensibilisation et de
vulgarisation'' du nouveau texte.
Avec cette réforme, la
mère sénégalaise adoptive pourra elle aussi bénéficier des mêmes
droits que le père adoptif, "puisqu'il suffit que l'adoption soit
individuelle ou conjointe, qu'un adoptant soit sénégalais pour que
l'enfant adopté le soit'', a précisé Mme Touré.
Avec cette
même réforme, a-t-elle indiqué, "les conditions d'obtention de la
nationalité sont les mêmes pour l'enfant légitime [ou] l'enfant
naturel qui est désormais sénégalais dès lors que l'un de ses deux
ascendants au premier degré est Sénégalais''.
Le ministre de
la Justice s'est engagé "à maintenir le cap des réformes pour arriver à
supprimer progressivement de nos textes toutes les discriminations
fondées sur le sexe et qui sont autant de facteurs nuisibles au
développement du pays''.
Pour sa part, la ministre de la
Femme, de l'Enfant et de l'Entrepreneuriat féminin, a souhaité
l'implication de toutes les parties pour la vulgarisation de la loi.
Deux millions de femmes sénégalaises, selon Joséphine Odéra,
représentante de l'ONG ONUFEM, ont la possibilité d'octroyer la
nationalité à leurs conjoints et enfants. Elle parle à propos de la
réforme d''une révision'' qui répare une injustice''.
Selon
elle, en 2011, seules 14 demandes d'option d'enfants sénégalais nés
de mère sénégalaise et de père de nationalité étrangère avaient été
enregistrées par le ministère de la Justice. En 2012, leur nombre était
de 18, alors que pour 2013 trois demandes ont à ce jour été reçues.
Source : APS