Dakar est très mal classée dans le dernier rapport de l’Organisation
Mondial de la Santé (OMS) sur la pollution de l’air.
Sur dix villes africaines, la capitale sénégalaise occupe la deuxième place. Le ministre de l’environnement et du développement durable, le Pr Mame Thierno Dieng, relativise cependant cette classification tout en admettant que Dakar héberge de la pollution due à plusieurs facteurs.
L’Organisation Mondial de la Santé (OMS) a récemment publié son rapport sur la pollution de l’air sur dix villes africaines. Depuis quelques années, cette organisation élabore un recueil donné sur la qualité de l’air ambiant des grandes villes du monde. Et ce, en se basant sur des données de particules (Pm10 et Pm2, 5). Pour 2016, la base de données concerne dix capitales africaines dont Dakar. Dans le classement de l’OMS Dakar est la deuxième ville la plus polluante.
A ce propos le ministre de l’Environnement et du Développement durable relève les insuffisances de ce classement. Selon le Pr Mame Thierno Dieng l’OMS n’a utilisé que des données de 2016 que seul le Sénégal a fournies « notre pays est l’un des rares Etats africains qui mesurent la qualité de l’air en continu » déclare-t-il. Selon le Ministre, Dakar est la seule ville à disposer de cet outil parmi toutes celles citées.il souligne aussi « qu’il y a très peu d’éléments de comparaison par rapport à d’autres villes africaines ». Sa conviction est que « la méthodologie est scientifiquement inopportune et illogique ». « Pour comparer des données en toute rigueur scientifique, explique-t-il, il faut que celles-ci soient produites à la même date et à la même heure ». « On ne peut pas comparer des données de 2011 à celles de 2016.Si la méthodologie n’est pas adaptée, les résultats ne sont pas valides », rejette le Pr Dieng.
Sur le tableau de classement dressé par l’OMS, le Ministre relève que cinq villes ont une constance supérieure à celle de Dakar qui est à 146, alors qu’Onitsha, au Nigéria, est à 594 sur le Pm 10. « Si on peut donner une valeur à la classification de l’OMS, elle relève d’une alerte », insiste-t-il.
Toutefois, Mame Thierno DIENG reconnait que « Dakar héberge la pollution ». « Il y a énormément de facteurs qui relèvent de nous et de nos comportements qui contribuent à polluer nos villes », admet-t-il. A cette pollution anthropique, ajoute le Ministre, viennent s’ajouter des facteurs exogènes, notamment la pollution venant du désert. A ce niveau, il rassure : « l’État s’est donné les moyens d’adresser cette question de la manière la plus appropriée » avec, entre autre, la mise ne place du Centre de gestion de la qualité de l’air (Cgqa) dans six sites de la capitale. La grande muraille verte a contribué à atténuer ce phénomène, fait savoir le Pr Dieng pour qui c’est toute la pertinence de la tenue la semaines prochaine (22-23 Mai 2018, Ndlr), d’un atelier sur les enjeux de la qualité de l’air avec toutes les parties prenantes et avec en ligne de mire la mise sur pied d’un Observatoire national de la qualité de l’air.
Source : Le Soleil