Le droit sénégalais n'impose pas de déclarer les naissances, pourtant les certificats de naissance sont nécessaires pour l'inscription des enfants à l'école et le passage des examens écrits. L'éloignement de certains villages des centres d'état civil, associé à la pauvreté, l'ignorance ou même la négligence, sont autant d'obstacles à la déclaration des naissances.
Suite à la présentation du système de messagerie par l'ONG suisse Aide et Action, les parents participant à la phase d'essai du programme ont déclaré 20 naissances en trois mois depuis septembre 2011. Le taux de déclaration le plus élevé datait jusqu'alors de 2003, quand seulement 12 naissances avaient été déclarées.
« Un villageois qui travaille dans les champs n'a souvent pas l'argent nécessaire pour organiser un baptême. Il prénomme son enfant et retourne à la ferme – il ne se préoccupe pas de l'avenir », a déclaré l'adjoint d'un chef de village, chargé de recenser les naissances.
Des téléphones mobiles avec l'application de déclaration des naissances ont été remis aux chefs de villages de Kolda. Les parents qui n'ont pas les moyens de se rendre au service d'état civil peuvent désormais transmettre les informations concernant le nouveau-né au chef qui les envoie à l'officier d'état civil par simple SMS. Les certificats de naissance coûtent 300 francs CFA (environ 60 cents), tandis que l'envoi d'un SMS coûte seulement 10 francs.
« Cette méthode garantit la sécurité des informations, car elle utilise un système de codification. Les données sont centralisées et conservées dans un serveur, et les autorités peuvent facilement en assurer le suivi », a affirmé la chargée de communication chez Aide et Action.
Selon le fonctionnaire et officier d'état civil, le système « réduit les distances, les délais et le coût. Un ancien du village vivant à 20 km peut envoyer des renseignements sur un nouveau-né dans la semaine qui suit sa naissance. Pour les parents qui ne peuvent pas quitter leur ferme, cela résout aussi le problème du déplacement ».