Le ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions, a annoncé, le vendredi 9 novembre 2012, à l'issue d'une réunion de partage sur l'audit physique et biométrique des agents de l'État, que celui-ci va démarrer d'ici la fin du mois de novembre 2012 pour une période de 40 jours.
L'objectif de cette initiative, selon le ministre, c'est de permettre à l'Etat d'avoir une maîtrise de la masse salariale, mais aussi d'avoir un fichier unifié.
Les nouvelles autorités veulent savoir le nombre exact d'agents de la Fonction publique. C'est dans cette perspective que le président de la République du Sénégal a instruit son gouvernement pour qu'il lui fasse le point sur la situation afin de mettre en œuvre son programme. « Le nombre d'agents qu'on a à la Fonction publique ne correspond pas à celui qui existe au ministère des Finances. Cela veut dire qu'il y a des agents qui sont payés et qui ne sont pas dans le fichier de la Fonction publique. Il y a beaucoup de disparités », a déclaré, hier, le ministre de la Fonction publique, du Travail et des relations avec les institutions, lors d'une réunion de partage sur l'audit physique et biométrique des agents de l'État.
« Le travail avance. On va vers une deuxième étape qui est celle de la formation et de la constitution des équipes. Je pense que nous allons vers une situation qui va permettre au Sénégal d'avoir des informations fiables et confidentielles et qui nous permettra d'avoir une maîtrise de la masse salariale », a-t-il ajouté. À cet effet, 19 équipes sont constituées. L'essentiel, a-t-il expliqué, « c'est de faire un travail pointu et sérieux et d'aboutir à des résultats ».
Le constat, selon le ministre, est que « la masse salariale est importante ». « Elle s'élève à 447 milliards de FCfa, alors que certains ministères sont confrontés à des problèmes de ressources humaines, car le personnel qui va à la retraite n'est pas remplacé et la masse salariale continue d'augmenter. Il y a des dysfonctionnements. Il faut donc aller vers la maîtrise des effectifs ». L'intérêt de la biométrie réside, a souligné le ministre de la Fonction publique, dans le fait qu'elle va permettre d'arriver à des « résultats jamais égalés ». « Plusieurs audits ont été faits mais il n'y a jamais eu de suivi. Ces audits nous permettront d'avoir la liste des agents de l'État qui travaillent, celle de ceux qui sont payés et qui ne sont plus ici, celle des agents qui sont payés et qui ne travaillent pas », a-t-il poursuivi. À son avis, des mécanismes de suivi vont être mis en œuvre pour que, dès le recrutement, un dispositif soit mis en place pour qu'on arrive à un « fichier unifié ».
Sanctions
Toutefois, a averti Mansour Sy, les agents qui sont payés et qui ne travaillent pas seront sanctionnés de même que leurs complices, conformément aux dispositions de la loi. « C'est anormal, cette situation ne devrait pas exister. Si tous les agents de l'État accomplissaient correctement leurs tâches, jamais on ne paierait quelqu'un qui ne travaille pas. Ceux qui sont dans cette situation peuvent se préparer », a-t-il encore prévenu. Le directeur de l'Agence de l'informatique de l'État, Khassimou Wone, a souligné que « la biométrie permettra d'identifier, de manière unique et certaine, chaque personne dans le fichier ». « Une personne ne peut pas se retrouver deux fois dans le fichier », a-t-il insisté. « Nous allons profiter de cet audit pour régler le problème de nomenclatures entre les différents fichiers. Nous allons faire de sorte que le fichier soit partagé par tous les services de l'État. Nous n'aurons pas besoin de refaire, chaque année, ou tous les deux ans, un autre fichier parce que non seulement nous allons mettre en place un fichier où il n'y a pas de doublons, mais aussi mettre sur pied un mécanisme qui fera que les prochaines mises à jour soient coordonnées entre les différentes structures de l'administration », a-t-il ajouté.
Selon M. Wone, il est prévu, après cette phase d'audit, d'ouvrir une phase contentieuse. Celle-ci sera coordonnée par les inspecteurs généraux d'État.
Source : Le Soleil