Le niveau de la démarche qualité au Sénégal est en train de devenir appréciable. D'après le coordonnateur national de Programme Qualité Afrique de l'Ouest, « aujourd'hui avec plus de 60 entreprises certifiées, le niveau est en phase de déclenchement ». Mais pour lui, un tel statut nécessite encore des choses à améliorer afin de répondre aux exigences du marché mondial. Si l'on sait que beaucoup de consommateurs ignorent le processus des produits avant leur intégration sur le marché. À en croire le coordonnateur, « pour qu'un produit soit normalisé et certifié, il faut d'abord que son entreprise réponde aux référentiels sur la base desquels sont élaborés le produit en termes de caractéristique et de conformité à rechercher ».
Concernant la certification, « c'est la reconnaissance de cette conformité faite par un organisme ayant la compétence de certifier les produits et les systèmes de management de l'entreprise. Et au-dessus de cela, il y'a l'accréditation qui est également la reconnaissance de la compétence des laboratoires qui pourront accepter cette conformité », souligne-t-il, avant de préciser que la certification de l'entreprise a une durée de 3 ans qui est renouvelable.
« À chaque audit de suivi à la fin de la 2ème année, il y'a un autre à la fin de la 3ème année. Ainsi, le certificat devient caduque et il faudra le renouveler», indique-t-il. Cependant, pour l'apport du Programme Qualité et les bénéfices dont les entreprises du Sénégal peuvent en tirer, ils veillent sur la promotion et le développement de la qualité, sur la fidélisation du marché et sur l'assurance du consommateur final. Dans un environnement concurrentiel, ces aspects, confie-t-il, jouent un rôle dans l'efficacité et à la compétitivité que l'entreprise s'est fixée.
Sur les moyens de contrôle limités de la qualité des produits, il estime que c'est une question d'habitude. « Dans les dibiteries beaucoup de gens mangent de la viande sur le papier de ciment et pourtant ils le savent. Alors le refus d'acheter un mauvais produit tend vers sa disparition », dit-il tout en invitant les consommateurs à aller vers la satisfaction de leurs exigences.
Interpellé sur les publicités mensongères de la qualité des produits, le directeur de l'Association sénégalaise de normalisation (Asn) a assuré que « nous produisons les normes et veillons à leur respect obligatoire. Mais c'est l'Etat qui protége les consommateurs avec le ministère du commerce qui joue le rôle de police». Dans son souci de donner une meilleure orientation aux entreprises, le directeur a soutenu qu'« il faut produire ce qui se veut et non produire pour vendre ». De son point de vue, la connaissance des composants exacts des produits est un droit du consommateur. « C'est pourquoi, dit–il, les associations de consommations en Europe sont fortes. Car elles jouent le rôle de police à la place de l'Etat ».
Par ailleurs, il a affirmé que la normalisation de la qualité participe d'une manière globale au développement de l'économie d'un pays. « Si les produits japonais sont connus aujourd'hui c'est parce qu'ils ont amélioré leur qualité d'une manière continue par rapport à avant », fait t-il remarquer.
Source : Sud Quotidien